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RUBRIQUE PAS TROP LOGIQUE
La vie reprend nos as sans dents

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Thomas Coiffey

 

Je vis à Caen, en Normandie, une région au nord-ouest de la France.

 

Quarante ans, célibataire et sans enfants.


Soudeur travaillant en rénovation d’appartements et de maisons. Sans activités depuis le 17 mars, début du confinement en France.


Demeurant dans un appartement, je fais ce que je peux pour m'occuper, me soucie de mes proches, de leur santé et m'efforce de garder le moral, de positiver, pour un avenir singulier dans l’attente du retour de nos libertés.

Le 8 avril 2020,

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Dos à dos avec ses mots
Ses marmots
(1) ses ados
L'humanité comme jamais emmurée
Peut-être devient-elle plus intello
Face à ton écran tes idéaux
Ceux d'aujourd'hui où d'hier
Des rêves d'Icare et de Voltaire
Tu sais plus tu rejoins le placard
Tu flaires ses pulls tu revois son regard
Ta vie d'aventures à la vie dure
Ta vie de factures elle perdure
Envie de verdure d'air pas trop pur

Encore une biture (2) devant le vide-ordures
Est-ce le monde qui m'abandonne
Juste mon téléphone qui déconne
Il a bouffé trop de smileys
Ne pas bouger ne pas parler
Quand hiberne l'oralité
La moralité est en berne
Les États-Unis les peuples opprimés,
Pour l'Italie la Guinée
Il est trop tard pour prier
Nos vieux sont mes divinités
Vos dieux font preuve d'avidité
Pour seul salut l'humilité
Implorer celle qui jadis fut répudiée
Quand dame Nature s'insurge elle capture
Vos souhaits comme nos vœux
Que vos aînés fassent nos aïeux.

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Thomas Coiffey

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1  Marmots : terme familier et affectueux pour parler des enfants petits. (Note de JPC)

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2 Biture : une «cuite» en argot, boire jusqu’à être saoul, complètement ivre. Un terme venu la marine : officiellement, la 'biture' (qu'on écrit aussi très rarement 'bitture', puisque le mot est issu de 'bitte', celle d'amarrage) est la longueur de la chaîne de l'ancre qui est disposée en zigzag sur le pont de manière que, au moment du mouillage, l'ancre puisse filer le plus rapidement et librement au fond. Analogie entre la disposition de la biture sur le pont et la trajectoire pour le moins zigzagante de celui qui marche alors qu'il s'est pris une «muflée de derrière les fagots», qu’il très saoul ? (site expressio.fr Note de JPC)

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© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020

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