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CONFINEMENT… DÉ-CONFINEMENT…. RE-CONFINEMENT

         LES VIVRE ? LES SUBIR ? LES TRANSGRESSER ?

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Mireille Kessler 

Je vis en France, à La Flèche et vais régulièrement en Espagne, à Cordoue où j’ai des attaches familiales.

 

J’ai été professeur d’espagnol, la sculpture a partagé ma vie. L’écriture la partage.

le 8 juillet 2020, 

 

Tant de personnalités, de situations, de conditions de confinement différentes…

Détention, camp de réfugiés, logements surpeuplés - voire insalubres - … quand il y en a un… ne sont-ils pas autant de confinements ?

Toute forme d’exclusion, quelle qu’elle soit, n’est-elle pas déjà un confinement ?

Autant de conditions de vie pas plus choisies que ce confinement général qui, après un moment de sidération, a souvent généré une colère porteuse d’espoir.

 

Confinement général... mais pas égalitaire.

Là est la différence… alors…

 

Heureux les confinés qui disposent d’un appartement spacieux, d’une maison, d’un jardin ou vivent à la campagne...

 

Heureux les confinés à qui cette parenthèse aura permis une prise de conscience de la paradoxale vacuité d’une vie trop remplie, d’une vie chronophage où trop souvent le «faire» imposé par la société ne laisse plus de temps pour «être», tout simplement.

 

Heureux les confinés qui, contraints de passer ce temps en famille et de pratiquer leur activité professionnelle dans ce cadre, auront pris conscience de tout ce qui leur échappait, et, décidant de placer ailleurs leurs priorités à l’avenir, oseront franchir le pas pour vivre cet «autrement» qui vient de «leur sauter aux yeux».

 

Heureux aussi les confinés qui retrouveront avec enthousiasme leur vie d’avant.

 

Quant à ceux qui, rêvant d’une autre vie, ne peuvent en changer, puissent-ils avoir assez de sève pour, comme Diego, se préserver en restant libres dans leur tête de s’octroyer d’allégeantes plages d’évasion…(«Diego, libre dans sa tête» Paroles et musique de Michel Berger).

 

Il est tant de formes d’évasion.

 

Confortablement aménagés, végétalisés, fleuris, les patios andalous me sont familiers..

Bien sûr, le temps que j’y passe résultant d’un choix, ces espaces clos à ciel ouvert ne me sont ni confinement ni restriction de liberté.

Ils m’invitent à la rêverie, évasion qui, chez moi, accueille les mots….

 

 

Horizon vertical

Paradoxe de patio andalou

 

Puits de lumière

Invitation à l’élévation

S’élever pour approcher sa vérité

 

Se faire alouette au vol vertical

trait d’union entre Terre et Ciel

Oiseau de bon augure

prendre son envol

et du bout de l’aile

effleurer l’universel

Planer dans l’éther infini

l’inhaler

s’en abreuver

s’en nourrir

s’y baigner

 

s’y libérer de sa gangue

s’y délester de toute scorie

 

S’en revenir alors

léger mais repu

terre vierge gorgée de sève.

MK «Patios de Andalucía»

 

 

… et oser lever l’ancre pour un «vivre autrement»…

 

...et

le navire

rescapé

des tempêtes

accosterait

au havre d’une

île inconnue

 

où tout nous serait à découvrir

où tout nous semblerait connu

Tissant le passé à venir

nous pourrions explorer cet infini

champ des possibles

nous pourrions entonner

l’infini chant du

possible

… Alors vierges d’émotions enfouies

nous danserons sur les crêtes d’écume

et ivres d’un présent reconquis

nous dormirons en nos draps de brume…

 

MK «… e la nave va…»

© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020

  "Nef, immatériel vaisseau de nos errances oniriques"  Installation  Mireille Kessler

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