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UN GLOBE-TROTTEUR AU SOL 

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Abdou Khadre Lô

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J’ai fait mes études supérieures en France (Caen et Paris) où j’ai étudié la sociologie, la philosophie et la science politique jusqu’au doctorat.

 

Après avoir travaillé à Paris, je suis rentré à Dakar il y a quelques années pour monter ma société avant de la fusionner avec un groupe anglo-américain dont le siège est à Londres.

Je suis le Directeur Afrique du cabinet international www.accesspartnership.com qui est spécialisé dans les nouvelles technologies.

 

Je vis avec mes deux garçons à Dakar, même si mon travail me conduit aux quatre coins du monde.

Le 13 avril 2020,

 

 

Sur le Covid-19, le Sénégal s’en sort vraiment pas mal pour le moment.

À la date du 13 avril 2020, nous comptabilisons 291 cas, 178 guéris et seulement 2 décès.

La prise en charge semble optimale, pour le moment, avec un dépistage efficace.

L’état d’urgence sanitaire est déclaré et cela s’accompagne d’un couvre-feu nocturne (20h06 06h00) et d’une sensibilisation sur les mesures barrières.


 

En fait il y a bien des restrictions, en plus du couvre-feu nocturne.

Entre autres :

Tous les rassemblement sont interdits,

Le transport inter-urbain (d’une ville à une autre) est interdit,

Les transports en commun doivent prendre un nombre précis de passagers avec la distance entre eux,

Les véhicules de particuliers ne doivent pas contenir plus de 3 personnes, y compris le chauffeur,

Les marchés doivent fermer en début d’après-midi,

Les fonctionnaires sont dans les bureaux de 09:00 à 15:00 (pour ceux qui ne peuvent pas faire du télétravail, etc.),

Les spots et la sensibilisation sur les gestes barrières et la distanciation sociale/physique sont permanents.

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C’est juste que nous n’en sommes pas au confinement en règle dans certains pays. Mais ceci peut aisément se comprendre dans la mesure où un confinement implique beaucoup de choses sur le plan économique que nos États ne peuvent pas assurer. Donc, ils essaient de jongler entre un confinement strict et des mesures préventives. L’Institut Pasteur de Dakar abat un travail colossal en matière de test et le CHU de Dakar-Fann a d’excellents spécialistes en virologie et infections. Donc pour le moment, on s’en sort pas mal.


 

Sur les dernières semaines, comme beaucoup d’individus et d’associations sur le continent et dans la diaspora, j’ai été choqué par des insinuations pour tester un vaccin sur le continent. Cela a été ressenti par beaucoup d’entre nous comme du racisme ordinaire et décomplexé. Or en 2020, cela ne peut plus être toléré. Après, ma conviction est que la France officielle et la plupart de nos États n’iront jamais dans un sens contraire aux populations africaines. Il y a des professionnels de la santé aguerris, compétents et patriotes chez nous. Ils ne cautionneraient jamais un programme de vaccination dangereux sur nous. Maintenant, il ne faut pas nier l’existence de laboratoires peu scrupuleux et des États déliquescents qui peuvent permettre des test sauvages.

 

S’il y a un message que j’aimerais faire passer, c’est qu’il faut respecter les recommandations sanitaires, même si personne n’est sûr d’y arriver à 100%. Par ailleurs, toute cette énergie dépensée et les sommes colossales débloquées pour lutter contre le Covid-19 chez nous a quelque chose d’indécent lorsqu’on sait que beaucoup d’autres maladies, la pauvreté et la faim font bien plus de morts, sans que cela ait jamais entraîné une telle mobilisation. C’est comme s’il y avait une sorte de suivisme automatique. Il faut donner à la lutte contre le Covid-19 la part qui lui revient mais ne pas en oublier les autres fléaux qui sont autrement plus meurtriers sur le continent.

 

Pour finir, je pense que cette crise inédite est la preuve qu’on peut redonner du temps et du sens à des choses qu’on semblait négliger, sans s’en rendre compte. Passer du temps qualitatif avec ses proches. Ensuite, d’un point de vue gouvernemental, cette pandémie est la preuve que lorsqu’on veut, on peut mobiliser les ressources nécessaires pour le système de santé.

On pourrait décider d’allouer 1/4 de nos budgets nationaux à la santé au lieu de contracter des milliards (en dettes) dépensés dans des travaux de prestige/vanité. Cette crise est la preuve vivante que la santé vient avant tout le reste pour les êtres fragiles que nous sommes.

 

PS: J’ai ajouté une très courte vidéo en français et en anglais, si cela peut être utile.

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Abdou Khadre Lô

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© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020

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