CORONA-KALASH
Mathilde Laîné
Résident depuis son enfance en Afrique de l’Ouest, Mathilde a acquis une très bonne connaissance des populations rurales et urbaines.
Docteure en Anthropologie spécialisée sur les problématiques du genre, des relations/dynamiques interculturelles et des stratégies d’adaptation et de développement communautaires en Afrique, elle est consultante en Afrique depuis une dizaine d’années : Togo, Bénin, Guinée, Madagascar où elle dirige depuis 3 ans l’association ABRA («Association Betroka Refitatr’Art»).
Elle est membre de plusieurs laboratoires de recherche. Signalons la publication «Ailleurs, en Ébola : De l’enquête ethnographique au récit de voyage (En collaboration avec Marie-Odile Laîné), L’Harmattan, 2016.
Le 10 juin 2020,
CORONA-KALASH
Nature du témoignage
Il s’agit d’une collaboration musicale entre Madagascar et la France, et plus particulièrement entre les Communes de Betroka et de Fianarantsoa (Centre et Sud Madagascar) et les villes de Rennes et de Nantes (France).
L’instrumentale est bretonne (Nantes), augmentée d’une mandoline malgache (Betroka) ; le mixage est rennais (France) et les voix sont celles des artistes de Betroka et de Fianarantsoa (Madagascar), regroupés dans le collectif de l’association malgache ABRA (Association Betroka Refitatr’Art) dont les locaux se situent à Betroka, Région Anosy - Sud Madagascar.
Une rencontre et une collaboration entre ces artistes malagasy et français était prévue à Betroka début 2020, en raison de la situation de pandémie, ce projet d’échange artistique franco-malagasy a été reporté … à plus tard !
Dans ce contexte particulier, chacun a travaillé chez soi avec les moyens du bord. Trois studios d’enregistrement ont été impliqués dans cette création commune : ABRA Studio (Betroka-Madagascar), TGR Record Studio (Fianarantsoa-Madagascar) et CastMediaCompany Studio (Rennes-France).
Les artistes et studios impliqués ont échangé leurs contributions que CASTA a cristallisées dans son mix *made in Rennes City*. Merci LE CAST pour ton aide technique et artistique précieuse…
Voix et participants
Black Jo est le rappeur phare de Betroka. Très populaire dans le Sud de Madagascar pour son rap social et engagé, il est aussi comédien et chauffeur de bus taxi-brousse sur la ligne Betroka-Mahabo, réputée parmi les plus isolées et risquées de la «zone rouge». Ses textes souvent revendicateurs évoquent sans relâche la situation d'insécurité sociale et politique que connait depuis de nombreuses années cette Région, et constituent un appel à l'aide adressé à l'État.
Ambaljam, figure respectée du rap bara, fait partie du collectif de rappeurs KM 613 de Betroka. Il est également comédien.
Tagr’man, originaire de la ville de Fianarantsoa où il gère le TGR Records Studio, est un jeune rappeur prometteur, compositeur et technicien audio-visuel.
Mathilde, Docteur en anthropologie d’origine française, vit à Betroka depuis 2 ans. Elle est spécialiste des religions et systèmes de pensée en Afrique où elle réside depuis l’enfance et travaille depuis plusieurs années sur les questions des conflits et des dynamiques sociales (anthropologie appliquée).
Ensemble, il y a 2 ans, ils ont créé un lieu (type maison des arts avec studio d'enregistrement) et monté un projet associatif inédit dans le paysage du Sud de la grande île. Il est régi par un collectif d'artistes engagés issus des communes en conflits les plus isolées, situées au cœur de la «zone rouge» du sud de Madagascar. (ABRA compte environ 150 membres artiste de la Région). L’objectif est, via l’outil de «l’art populaire», de rassembler les jeunes et de faire entendre leurs voix. Cette association s'appelle ABRA (Association Betroka Refitatr Art) intervient dans 8 communes du district de Betroka.
Un GRAND MERCI aussi à :
CASTA, qui a réalisé le mixage de ce titre, Rappeur rennais d’origine franco-gabonaise, avec 5 albums à son actif, ancien membre du trio rennais MICRONOLOGIE et producteur (CastMediaCompany)… BIG UP FRERE… merci pour ta belle solidarité !
ADRIAN UNO SEIS pour l’instrumentale (Nantes) ;
ZENERA (groupe ZANAGASY – Betroka/Analamary) pour la mandoline (kabosy en malagasy) ajoutée à l’instrumentale nantaise ;
DOLA (Fort-Dauphin – Madagascar) et TAGR’MAN (Fianarantsoa-Madagascar) pour les prises de son à ABRA Studio et TGR Recors Studio.
OLIVIER celui sans qui cette aventure partagée ne serait possible…
Contexte pandémique malagasy
A Betroka, jusqu’à ce jour, aucun cas de coronavirus n’a été déclaré. A Madagascar, les zones touchées par l’épidémie se situent autour des communes urbaines de Antananarivo (capitale), Toamasina, et Fianarantsoa, toutes situées dans des Régions plus au nord. Les premiers cas ont été officiellement déclarés le 20 mars 2020. À ce jour (début juin 2020), on compte environ 1000 cas de coronavirus à Madagascar.
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Betroka, ville «Far West». Ici, on connait depuis longtemps l'insécurité, le confinement, le couvre-feu, la peur de mourir. Les attaques de ceux qu’on appelle malaso ou dahalo et les coups de feu associés sont quotidien dans cette zone de conflits armés et font de nombreuses victimes.
Les centaines de kilomètres de brousse quasi-inhabitée qui entourent la commune de Betroka et la perspective de la chaîne de montagne qui coiffe ses hauts plateaux arides et rocailleux nous donnent l'impression d'être naturellement confinés et hors de portée de la pandémie. Zéro touristes en «zone rouge», juste le passage de bus taxis-brousse bondés de passagers en provenance de la capitale (Antananarivo) et à destination de l'extrême Sud de l'île ou de la côte sud-est de l'océan Indien. Les passagers empoussiérés, affamés par des jours de route caillouteuse, ne débarquent à Betroka que pour se dégourdir les jambes et enfiler un plat dans les gargotes alignées de la gare taxi.
Si, à Betroka, aucun cas de coronavirus n’a été détecté jusqu’à présent et qu’il reste une «maladie invisible» aux yeux des habitants – non peu fiers d’avoir été épargnés par Dieu -, la région Anosy est concernée par les mesures nationales prises pour contenir la progression de l’épidémie : blocage de la circulation des transports en commun entre les Régions, couvre-feu à partir de 21h, fermeture des marchés, des boutiques et bars-restaurants à partir de 13h, port des masques «cache-bouches» obligatoire, interdiction de rassemblement au-delà de 50 personnes. Ces mesures ont des impacts significatifs sur l’économie locale - d’autant que Betroka est le carrefour routier principal de la route qui mène du Centre vers l’extrême sud de Madagascar et que s’annonce cette année une famine due à l’absence de pluie - et ont pour conséquences d’accroître le climat d’insécurité (kidnapping, vols de zébus, cambriolages et vols en tous genres, coupeurs de route, meurtres et règlements de comptes). Ainsi, alors que cette zone déshéritée et isolée n’est pas directement touchée par la pandémie, elle en subit l’impact des «balles réelles» - conséquences économiques, sociales et sécuritaires indirectes.
Thématique de la contribution Corona-Kalash
La principale question posée dans ce titre collectif est la suivante : pourquoi les efforts mis en œuvre pour gérer la pandémie au niveau national ne sont pas fournis pour combattre l’insécurité quotidienne et ancienne que subissent les populations rurales pastorales du Sud de Madagascar ? Pourquoi, alors qu’à Betroka, le coronavirus n’est pas présent, les populations doivent souffrir, comme une «double peine», de ses effets ?
Ce titre témoigne de l’expérience locale de l’épidémie du coronavirus dans les zones d’élevage isolées et rurales du Sud de Madagascar marquées, depuis une vingtaine d’années, par l’intensification de conflits liés entre autres, à la présence de bandes à main armée - don t les membres appelés malaso (et dont la kalachnikov est la principale arme - d’où le nom donné à ce titre « corona-kalash » - arme de destruction massive -). Elles sont spécialisées dans les vols de zébus à grande échelle et sont considérées comme «les petites mains des réseaux politiques et mafieux, nationaux et internationaux, qui commanditent ces vols organisés», générant une économie non négligeable mais surtout, la désagrégation du tissu social et des liens d’entraide. Betroka est une commune située au cœur de ces zones dites «rouges» du sud de Madagascar.
Il s’agit d’un titre revendicatif qui reflète les représentations locales - sans filtres ni distanciation – notamment celles des jeunes de Betroka -, sur le contexte actuel et le sentiment de frustration qui en découle.
Revendications et représentations exprimées
Ce titre met l’accent sur l’opposition politique et culturelle historique qui divise les populations du Sud et du Nord de Madagascar.
D’un côté, l’ethnie Bara qui occupe majoritairement la région de Betroka, particulièrement ancrée dans ce rapport d’opposition, a très mauvaise presse à la capitale : les bara sont considérés comme «un peuple de guerriers indomptables et réfractaires, des voleurs nés, des opposants féroces» au régime politique central des hauts plateaux d’Antananarivo et, avant cela, des colonisateurs occidentaux.
De l’autre côté, les populations des hauts plateaux du Centre et du Nord de l’île (Antananarivo) qui connaissent actuellement une vague pandémique, sont connus pour leur système de royauté. L’ethnie Merina était associée au pouvoir colonial et constitue actuellement la grande majorité de l’élite politique nationale.
Depuis 2012, les rivalités ethniques et politiques entre les populations des hauts plateaux et des zones rouges du sud de Madagascar se sont accentuées, notamment en raison du fait que les populations du Sud, victimes d’attaques de malaso intensives, souvent ciblées, et dont les membres sont recrutés au sein de leurs communautés, considèrent les autorités administratives et politiques comme responsables de cette situation ou en tous cas, comme peu sensibles aux conditions de vie souvent inhumaines des populations rurales victimes du « phénomène malaso ».
Cette situation alimente le sentiment d’exclusion, de manipulation et de marginalisation des populations pastorales du Sud, notamment des jeunes qui sont les principaux acteurs des actes de banditisme souvent motivés, outre le gain économique généré, par des revendications identitaires et politiques.
A ce constat se combine la réalité d’isolement extrême vécu par les populations de la zone de Betroka et des zones rurales situées autour de la chaîne de montagnes d’Andriry, repère des groupes à main armée et lieu de transit des zébus volés : pas de routes dignes de ce nom, ce qui implique la difficulté à circuler et à intervenir pour les victimes et forces de l’ordre incapables de barrer la route aux malfaiteurs. La construction d’une route praticable « not made by chinois » constitue le nerf de la guerre et reste un projet extrêmement attendu par les populations locales mais, depuis l’époque coloniale, jamais réalisé… sont en jeu la gestion des ressources naturelles (cette «zone rouge» est connue pour ses terres fertiles et ses ressources minières), le développement de la zone et le retour à un climat sécuritaire convenable.
Enfin les chinois, à Betroka, ont très mauvaise réputation et sont considérés comme les partenaires et les clients des commanditaires des vols de zébus à grande échelle. Ils sont également impliqués dans l’extraction des ressources minières et notamment, dans la zone de Betroka, du mica.
CORONA KALASH
Texte original de la chanson (en français et en malgache)
COUPLET 1 (Mathilde) :
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Madagascar, France
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Betroka, Rennes City
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Corona-kalash, arme de destruction massive
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Maladie invisible à balles réelles
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Ici les gens disent : « Solution anti-bohiry » - KIDNAPPING !
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Tout l’monde a peur d’être… TIRE !
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Depuis qu’on a l’virus made in Tana, Made in China, on parle plus d’malaso mais d’la couronne royale de Tana !
COUPLET 2 (Black Jo):
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Corona malaso fahavalo tsy hita maso
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Miataque gn’olombelo tsisy andrazo
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Ndre omba toy fa tsisy – tsisy ! -amy coronavirus
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President, Depute, Ministra, na Chef matahotra COVID 19
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Aia gne homba tsika toy namalahy, Asia, Europe, Afrique a Mada ! MADA !
COUPLET 3 : DIALOGUE (Black Jo/Mathilde) :
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Eh vazaha ! Mandehala mody fa enareo avao minday coronavirus a nay aty ho, Estry!
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Hey, Black Jo…
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Tu blagues ou quoi ?
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C’est toi qui viens d’Tana et qui viens tousser là
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Alors s’te plaît, touche-moi pas avec ton corona-là !
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Estry indeso agny gnolanao !
COUPLET 4 : Refrain (Tagr’man)
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Aretizany tsy mba miasa aty
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Ra corona, migisana ary !
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Ny fisitriano zay ro mapiasa lo…
-
… zahay fa nihita CVO
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Fany atahorana malaso
-
Zay romba iangaviako…
-
… lalana zany fatsy hokavo
-
Mampalahelo gny olombelo miverina isan-andro
-
Filay nahary no sisa ro tavandray…
COUPLET 5 (Mathilde) :
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Betroka connait bien ça l’confinement, isolé - COUVRE-FEU !
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Pas d’sécurité ici, pas moyen d’respirer - COUVRE-FEU !
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Les gens disent : « Enlève c’masque, Hey ! T’as l’corona-vazaha ou quoi ?
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Mathilde, Malaso ou pas, tu vas mourir… Là ! »
COUPLET 6 (Black Jo) :
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Malaso, Bohiry, tsy nivakiandoha
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Faty Corona ty gne mampiasa loha
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E lala tsisy Fanafody
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Probleme nay gne lalana mody
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… Fa tsy mila test avy any a Chine
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Ahay tsy hihina bibilava
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Ahay koa tsy mila chloroquine
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Vasa aleo mamomgy ombiasa
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EAAAZA !! (C’est (comme)ça !!)
COUPLET 7 (Mathilde) :
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Omeo lala, not made by Chinois
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Complot anti-Bara, maladie d’Tana
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Si ses balles pleuvent sur Betroka ça sera toujours
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L’économie d’guerre
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Les p’tits salaires de misère
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La mort en bière
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Corona – kalash – Malaso : DOUBLE PEINE ! X 2
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Hier on m’dit : « T’sais qu’en face d’chez toi, y a deux refugiés d’Tana ?
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Parait qu’c’est l’virus qui les amenés là
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Et puis ça s’arrête là, pas d’blabla, pas de monde à réinventer
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Corona ou pas, l’Kalash s’ra toujours
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COUPLET 8 : Refrain (Tagr’man)
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Aretizany tsy mba miasa aty
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Ra corona, migisana ary!
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Ny fisitriano zay ro mapiasa lo…
-
… zahay fa nihita CVO
-
Fany atahorana malaso
-
Zay romba iangaviako…
-
… lalana zany fatsy hokavo
-
Mampalahelo gny olombelo miverina isan-andro
-
Filay nahary no sisa ro tavandray…
COUPLET 8 (Ambaljam) :
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Manjeky gne malaso tsy tapahy gny lala avy roa gne coronavirus zay gne lala votapahy
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Hatrimin-ny financement tsisy rahamanjary tsisy raha vagno
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Tsisy rahatsaray aminy gne tele, aminy gne Facebook
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Na firenena aya koa mirengy gne fanafody
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Gne raha mampanahira anay gn-ody aminy gne dahalo
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Tsy misy raha tamay fandre gne vara koa tsy miango
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Aminay atoy tsy ahita na tsy idirana corona
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Tsy mila vakisiny ahay fa favapenama vava
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Fa io koa tsy miasa atoy fa refa maty ahay de maty
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Malaso mampijaly ro virus koa ro hadary
A TOUS LES PAYS EN GUERRE PASSES A LA TRAPPE EN C’TEMPS D’CORONA
TRADUCTION FRANÇAISE
COUPLET 1 (Mathilde) :
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Madagascar, France
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Betroka, Rennes City
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Corona-kalash, arme de destruction massive
-
Maladie invisible à balles réelles
-
Ici les gens disent : « Solution anti-bohiry » - KIDNAPPING !
-
Tout l’monde a peur d’être… TIRE !
-
Depuis qu’on a l’virus made in Tana, Made in China, on parle plus d’malaso mais d’la couronne royale de Tana !
COUPLET 2 (Black Jo):
-
Le Corona-malaso est un ennemi invisible
-
Il attaque l’humanité et annonce un monde sans lendemain
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On ne sait plus quelle direction prendre avec le coronavirus
-
Président, Députés, Ministres et Chefs ont peur du COVID 19
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Qu’allons-nous devenir mon ami... en Asie, en Europe, en Afrique et même à Madagascar ?
COUPLET 3 : DIALOGUE (Black Jo/Mathilde) :
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Hey toi, l’étrangère ! : C’est vous qui amenez le coronavirus chez nous alors rentrez chez vous !!»
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Hey, Black Jo…
-
Tu blagues ou quoi ?
-
C’est toi qui viens d’Tana et qui viens tousser là
-
Alors s’te plait, touche-moi pas avec ton corona-là !
-
« Aller, ramenez votre folie chez vous ! »
COUPLET 4 : Refrain (Tagr’man)
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Cette maladie ne nous atteint pas
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Corona, pousse-toi !
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Pourtant le confinement perturbe nos vies…
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… et nous avons déjà le CVO ! (1)
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Nous, ce sont les malaso qui nous font peur
-
Nous souhaitons autre chose que ça dans nos vies…
-
… C’est notre droit en tant qu’hommes
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Cela fait pitié de voir les humains souffrir tous les jours
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Il n’y a que Dieu qui puisse nous aider…
COUPLET 5 (Mathilde) :
-
Betroka connait bien ça l’confinement, isolé - COUVRE-FEU !
-
Pas d’sécurité ici, pas moyen d’respirer - COUVRE-FEU !
-
Les gens disent : « Enlève c’masque, Hey ! T’as l’corona-vazaha (2) ou quoi ?
-
Mathilde, Malaso ou pas, tu vas mourir… Là ! »
COUPLET 6 (Black Jo):
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Les malaso *bandits*, les kidnappings sont notre lot quotidien
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Mais c’est le corona qui nous casse la tête
-
On n’a pas de médicaments
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Notre seul problème, est de pouvoir prendre la route pour rejoindre nos villages…
-
… nous n’avons pas besoin d’un test venu de Chine
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Nous autres ne mangeons pas le serpent
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Nous autres n’avons pas besoin de chloroquine
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Au lieu de cela, allons consulter nos guérisseurs
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C’est (comme)ça !!
COUPLET 7 (Mathilde) :
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Donnez-nous la route, mais pas de fabrication chinoise
-
Complot anti-Bara, maladie d’Tana
-
Si ses balles pleuvent sur Betroka ça sera toujours
-
L’économie d’guerre
-
Les p’tits salaires de misère
-
La mort en bière
-
Corona – kalash – Malaso : DOUBLE PEINE ! X 2
-
Hier on m’dit : « T’sais qu’en face d’chez toi, y a deux refugiés d’Tana ?
-
Parait qu’c’est l’virus qui les amenés là
-
Et puis ça s’arrête là, pas d’blabla, pas de monde à réinventer
-
Corona ou pas, l’Kalash s’ra toujours là !
COUPLET 8 : Refrain (Tagr’man)
-
Cette maladie ne nous atteint pas
-
Corona, pousse-toi !
-
Pourtant le confinement perturbe nos vies…
-
… et nous avons déjà le CVO
-
Nous, ce sont les malaso qui nous font peur
-
Nous souhaitons autre chose que ça dans nos vies…
-
…C’est notre droit en tant qu’hommes
-
Cela fait pitié de voir les humains souffrir tous les jours
-
Il n’y a que Dieu qui puisse nous aider…
COUPLET 8 (Ambaljam) :
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Lorsque les malaso font rage, on ne coupe pas la route (pour les arrêter) alors qu’on barre la route à cause du coronavirus
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Même les financements sont bloqués, plus rien ne fonctionne correctement, rien n’est fait (par l’Etat)
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On ne parle plus que de ça à la télé et sur Facebook
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Tous les pays font « la course au remède »
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Pourtant, ce qui nous dérange vraiment chez nous, ce sont les attaques des dahalo
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Il n y a pas de raison à vivre (d’existence) dans une maison vidée (de ses affaires)
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Le corona n’entre pas chez nous, on ne le voit pas ici
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On n’a pas besoin de vaccin ou d’un « cache-bouche » qui nous empêche de parler
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Ça ne nous atteint pas, si nous devons mourir, nous mourrons
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Les malaso nous torturent et nous tuent ; mais c’est le virus qui vous préoccupe (l’Etat)
1 CVO : CoVid Organic remède malgache développé par le président. (Note de Mathilde)
2 : Vahaza : étrangère, «blanche». (Note de Mathilde)
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