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JOURNAUX DE CONFINEMENT D'ÉTUDIANT.E.S DE MUMBAI

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Mahika, Aanya, Anushka, Sohaya, Nishka, Tanish et Anoushka, Sanaya

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Sur une suggestion de leur enseignante de français, Patricia Galéa (dont vous pouvez lire le témoignage sur ce blog), ces 6 étudiantes et un étudiant de sa classe de français  à  l'Oberoi International School de Mumbai, en Inde ont tenu un journal de leur confinement. 

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Merci beaucoup de votre contribution.

Fin mars et début avril 2020,

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Mahika S., 15 ans 

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Le 30 mars

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Bonjour, je m'appelle Mahika, et j'ai 15 ans. Je suis indienne et je vis à Mumbai. Depuis le début du confinement, j'ai été confinée dans ma propre maison avec mes parents et notre femme de ménage. Je pense que cela fait presque trois semaines que je suis à la maison.

15 Sanaya.jpg

J'ai presque perdu le compte. Nous n'avons fait que faire l'épicerie ou surveiller mes grands-parents qui vivent à quelques minutes de chez nous. C'est très bizarre de voir Mumbai si vide et silencieux de mon balcon.

 

La vie a changé. Mes parents doivent travailler à la maison et tout le monde est stressé. Mes activités parascolaires, comme mon cours du piano, sont également devenues en ligne et je n'ai pas du tout l'habitude de cela. Certains des événements auxquels j'ai participé ont également été annulés. La vie est dure, mais nous sommes chanceux par rapport aux autres, et je suis reconnaissante envers ma famille et mes amis sont en sécurité.

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Aanya, 14 ans

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Le 30 mars

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Cher Journal,

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8h30

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Bonjour ! Je m’appelle Aanya, et j’ai 14 ans. Je suis née et j'habite en Inde.

 

Le confinement et mes vacances ont commencé le 13 mars. Au début de mes vacances, j’ai rencontré mes amis, j’ai joué avec mon chien, j’ai dansé (à la maison et en classe), et je suis sortie avec ma famille. Avant la quarantaine, je sortais beaucoup, pour les petites choses aussi, comme acheter de la nourriture ou promener mon chien. Après l’annonce de la quarantaine, je ne peux plus faire ces choses. Nous avons acheté une grande quantité de nourriture, pour éviter d’aller dehors.

 

Je suis une danseuse, donc à cause de la quarantaine, je ne suis pas autorisée à aller dans un studio de danse, ou à pratiquer la danse en dehors de chez moi. De plus, même si je fais des ateliers en ligne, ce n’était pas la même chose, car mes profs ne peuvent pas donner moi des corrections ou des améliorations, et je ne peux rien apprendre de nouveau. Ça me manque vraiment.

 

C’est une période difficile parce que beaucoup des gens ne peuvent pas faire des choses normalement. Les gens sont confinés à la maison, et doivent changer leur programme, pour pouvoir travailler à domicile. Pour moi, toute ma famille est à ma maison. C’est difficile parce que mon père et mon oncle ont besoin d'arrêter leur travail. C’est difficile pour moi aussi, parce que, je ne peux pas faire les chose que j’aime, comme danser. Mais je sais que c'est une petite chose, alors que le monde a de gros problèmes maintenant.

 

Je suis un peu anxieuse, mais je connais que c’est important de rester calme, et de faire des chose qui peuvent faciliter la situation.

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À plus tard :)

 

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Anushka, 15 ans 

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Le 31 mars 2020

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Salut !

 

Je m’appelle Anushka. Je suis une étudiante de quinze ans à Oberoi International School à Mumbai, en Inde. Je vis ici depuis toujours ; je suis une Indienne du Cachemire. Malheureusement, je n’y suis jamais allée à cause de la violence qui y règne.

 

Avant la pandémie, je jouais au badminton (beaucoup) - cette chose faisait partie de ma vie quotidienne - et maintenant, que je ne peux pas jouer au Badminton, je me sens vide. Cependant, dans la quarantaine, je donne plus de temps à mes autres loisirs comme écrire de la littérature, danser, chanter et dessiner. Aller à l'école me manque. Malgré les outils en ligne, ce n’est pas ordinaire. Mes amis me manquent, particulièrement leurs câlins ; le confort d'être avec eux est inégalé. L’école en ligne est une obligation, mais j’adore étudier, donc ça ne me dérange pas. Comme ma grand-mère reste avec nous pour maintenant, je passe beaucoup de temps avec elle. J’ai également aidé ma mère dans la cuisine et la maison pour faire les choses simples pour elle. C’est difficile de vivre comme ça - une vie d’incertitude - mais c’est une nouvelle expérience. Dans ensemble, malgré les défis et l'incertitude, nous pouvons surmonter cela. Nous sommes tous dans le même bateau.

 

Au revoir pour ce moment,

Bisous

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Sohaya, 15 ans

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Le 9 avril

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Cher journal,

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Il y a eu un grande problème ! Il existe un virus appelé Covid-19 qui consume le monde.

C’est quelque chose qui garde ma famille, mes amis, mes professeurs, moi et tous les autres en distanciation sociale. J’ai vécu à Mumbai, en Inde, pendant mes 15 ans et les cas de virus ont récemment augmenté ici. Avant, je sortais avec mes amis presque tous les week-ends, j’avais des activités après l’école qui me permettaient d’aider ma communauté et moi et même si je les continue sur des plateformes en ligne, ce n’est pas la même chose. Cependant, cela m’a permis de passer plus de temps avec ma famille en jouant à des jeux et en regardant de films ensemble, ce que je n’ai pas eu l’occasion de faire beaucoup avant. Oui, j’ai peur mais je sais que nous allons être bien.

A bientôt,

 

Sohaya (suite)

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Cher journal,

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Je me retrouve très souvent près de la fenêtre. Regarder dehors m'empêche d'être frustrée car cela m'aide à comprendre que même si je ne peux pas sortir, cette quarantaine donne du temps à la planète pour guérir. Toutes les bleus que nous, les humains, avons faits sur la planète lentement mais sûrement s’estompent avec le temps que nous lui donnons sans être dans nos voitures et nos usines. Oui, j'aimerais être de l’autre côté de ma fenêtre, mais cela devient plus facile de savoir qu'au moins les animaux sont sortis de leur cage et que nous avons la chance de voir comment ils se sentent quand nous sommes emprisonnés. Il est plus facile de savoir que les arbres poussent un peu plus au lieu d'être coupés par nous. Que l'herbe est un peu plus verte de l’autre côté de ma fenêtre. Donc, même si certains jours sont difficiles, nous irons bien.

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Nishka

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Le 8 Avril

 

Cher Journal,

 

Je pense que beaucoup de personnes ont une attitude très pessimiste à propos de l'isolement mais je préfère regarder les points positifs. J'ai l'intention de faire de cette période, une période où je peux me concentrer sur l'amélioration de moi-même et essayer de nouvelles choses.

 

Être dans la cuisine me fait plaisir, j'ai donc cuisiné et cuit au four ces derniers jours. Une chose intéressante que j'ai faite, c'est que j'ai fait du pain fait maison. J'ai toujours voulu le faire mais j'avais peur parce que c'est un processus long et détaillé. Aujourd'hui j'ai fait de la brioche! Ce n'était pas parfait, mais je suis fière de moi de l'avoir fait.

 

Hier, j'ai fait des crevettes pour ma sœur et moi, et elles étaient vraiment bonnes aussi.

Une autre recette que j'ai essayée était des roulés à la cannelle. C'est une autre recette difficile parce que j'ai fait la pâte à partir de rien, mais mon travail acharné valait la peine parce que le résultat final était très bon.

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Tanish,  15 ans

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Le 31 Mars, 2020

 

Bonjour, je m’appelle Tanish. Ma nationalité est américaine mais j’habite à Mumbai, à Goregaon. J’habite en Inde depuis 10 années et Mumbai depuis 5 années. Avant d’habiter à Mumbai, j’habitais à Hyderabad. Avant l’Inde, j’habitais à Dallas, États Unis. J’ai 15 ans.

 

Avant la pandémie, j’avais des sessions pour la natation et la forme physique. J’allais à des cours de mathématique et de sciences.

 

Pendant la pandémie, je regarde ‘Money Heist’ sur Netflix, je finis les tâches ménagères, j’écris des articles et parle avec mes parents et amis.

Le travail pour ma maison est divisé entre mes parents et moi. Pendant mon école en ligne, mon père travaille en ligne et ma mère prépare le repas et lit aussi mais quelquefois je prépare le repas aussi.

 

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Anoushka, 15 ans 

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Le 31 mars

 

Salut!

 

Je m’appelle Anoushk. Aujourd’hui est le mardi, 31 mars 2020. Je suis

Australienne et j’habite à Mumbai en Inde depuis 5 ans. Aussi, j’ai 15 ans.

Honnêtement, peu de choses à part l'école et rencontrer mes amis qui habitent dans mon immeuble, a changé. Puisque, tout le monde est dans le même bateau, nous connaissons les problèmes des autres!

 

Cependant, je ne peux pas aller à l'école, mais j’ai besoin de prendre les leçons en ligne. C'est fatiguant mais amusant!

 

Ma famille et moi réussissons à survivre mais nous pensons aux personnes qui n'ont pas de nourriture ou d'argent. il n'y a pas de travail et ils ne gagnent pas d’argent

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Sanaya, 14 ans 

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Le 31 mars, 

 

Cher journal,

 

Je suis née et j’ai grandi à Mumbai. J’ai quatorze ans. En termes de la situation actuelle, la vie des gens avant et après la pandémie de COVID-19 est vraiment différente.

 

Il y avait tellement d’activités que je faisais avant la pandémie, et pendant cette période de confinement, j’ai adapté et modifié les choses que je fais. Par exemple, j’allais à l'école tous les jours (Lundi à Vendredi), mais à cause du virus, mes professeurs ont organisé des cours en ligne. Ça montre comment nous nous sommes adaptés à la situation, et les cours en ligne sont une nouvelle expérience pour moi. De plus, j’avais l’habitude d’aller dehors pour rencontrer mes amis ou faire du sport presque tous les soirs, mais à cause du confinement, je dois limiter les interactions avec les autres et rester à l'intérieur.

 

En plus, je n’ai jamais réalisé toutes les choses que je peux faire chez moi. Avant la quarantaine, j’avais du pain sur la planche, avec des examens, des projets et des tâches chaque semaine. Après que les autorités ont mentionné le confinement, la quantité des tâches a considérablement diminué, donc, j’étais détendue.

 

Pendant ce temps libre, j’ai pu explorer des nouvelles choses. Par exemple, j’aide mes parents avec les tâches ménagères (comme la cuisine). Aussi, j’ai exploré mes compétences artistiques en dessinant et peignant. Quelquefois, j’utilise des applis comme ‘FaceTime’ pour parler avec mes amis.

 

Cette pandémie me montre l’importance de la gratitude et l’importance d'être empathique envers les personnes qui ont besoin de soutien.

 

À bientôt!

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© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020

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