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DEMAIN DÈS L'AUBE, JE PARTIRAI

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Thais Pascual

 

Je suis d’origine Brésilienne par ma mère, et Espagnol du côté paternel ! Finalement, je n’ai de françaises que la terre et la langue.

J’ai 23 ans. J’habite à Grenoble. Je vis seule (avec 5 colocataires, mais ça ne compte pas !).

Je suis étudiante infirmière en dernière année d’étude. J’alterne mes études entre stage à l’hôpital et travail théorique à l’école, à côté je pratique l’escalade de manière intensive (je le précise car c’est une passion qui fait partie intégrante de mon quotidien et de mon bien-être).
Pour le moment, toute mes activités sont suspendues. Je suis confinées chez moi, dans l’attente d’un appel de mon hôpital référent (le CHU auquel mon école est affiliée) pour demande de renfort ou réquisition.


C’est un moment particulier durant lequel j’ai du mal à analyser mon ressenti. Néanmoins, l’immobilité devient de plus en plus difficile. Dans les moments où je me laisse penser, je m’inquiète de la suite, ne sachant quelle forme elle prendra, et je pense beaucoup à mes proches, loin de moi.


L’atmosphère à la maison est agréable, et nous vivons entre amis/colocataires de la manière la plus innocente possible, essayant de transformer ce confinement en colonie de vacances. Mais la distance sociale, les réactions humaines et la méfiance naissant de cette situation me heurtent de plus en plus.

Avril et mars 2020,

La voiture tourne,

Voilà ma rue, celle que j’habitais avant de vivre quelques temps ailleurs.

Après presque 2 mois quelque part sur terre,

la voiture tourne dans ma rue et s’arrête.

En face de moi ma maison,

j’ouvre la porte, et la referme sur mon voyage,

le sentiment de liberté et l’oubli innocent de nos finitudes.

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Un mois et trois semaines plus tard. Les informations annoncent la fin du confinement d’ici quelques jours, moins d’une semaine.

J’ai vu beaucoup de personnes pendant ce confinement, malgré les interdictions. Tout d’abord, j’ai passé beaucoup de temps avec l’ennui, toujours accompagné de l’immobilité. Généralement, j’essaie de les côtoyer le moins possible, mais cette fois, je n’ai pas réussi à m’en défaire. En apprenant à les connaitre, nous ne sommes pas devenus les meilleurs amis, mais on ne se fuit plus comme la peste. J’ai beaucoup regardé dans les yeux mon-extérieur-portatif, parce que grâce à lui, j’ai vu le visage de toutes les personnes qui me manquent et avec qui j’aimerais passer du temps. Mon-extérieur-portatif s’appelle téléphone portable ou ordinateur selon mon humeur.

 

J’ai apprécié rencontrer la fenêtre de mon salon, d’ou je peux observer les montagnes qui sont toutes proches de chez moi, et sur lesquels j’ai l’habitude de crapahuter.


Mais, ma plus belle (et dure) rencontre a eu lieu il y a deux semaines, ou peut être trois, après le début du confinement. Elle s’appelle introspection. En fait, je l’ai toujours sentie dans mes pattes, souvent entichée avec l’immobilité, mais bon, vu que je la fuyais…


Mais à force de passer du temps avec elle, j’ai peut être réussi à y voir un peu plus clair : sur moi, mes priorités, les vraies priorités, pas celles que je veux/qu’on veut me faire croire, sur ce que je veux être dans le monde futur que j’imagine. Et ce monde, il est dingue, il parait que je peux tous vous serrer la main !

© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020

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