MES INQUIÉTUDES POUR MON PAYS, LE BURUNDI
Imani Ndayishimiye
​
J'ai 3 frères et 2 sœurs. Je suis né au Burundi, à Bujumbura, la capitale. Un petit pays de 27834 Km2 avec une population totale de 11 865 821 habitants. Ses pays voisins sont : la République Démocratique du Congo, le Rwanda et la Tanzanie.
​
Je suis arrivé à Montréal en janvier 2018 pour y rejoindre ma femme burundaise. Nous nous étions mariés à Bujumbura en janvier 2017.
​
En Afrique, j'ai fait l'université dans la branche Informatique de Télécommunications et Réseaux l. Je pense continuer mes études à Montréal quand j'en aurai la possibilité.
​
Depuis que je suis ici, je travaille dans une librairie comme commis aux commandes. Je fais aussi partie de l’équipe de l’organisme "Mon Sac d'École au Burundi" qui soutient les enfants vulnérables qui ne peuvent pas s’acheter les fournitures scolaires. J'en ai bénéficié de l’école primaire jusqu'à l'université.
Le 2 avril 2020,
​
Est-ce que je me sens bien ici au Canada ? Oui. On travaille dur pour pouvoir payer des factures et autres, mais ça c'est normal comme partout ailleurs dans le monde, l'essentiel c'est qu'on a un travail, ce qui est différent de là où je viens, d'où c'est très dur d'en trouver un, même quand on vient de finir des études universitaires.
En effet, ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est cette pandémie de COVID-19 qui continue de faire des milliers de morts du jour au jour dans le monde. On ne travaille plus, pas de voyages à l'étranger, voire même des visites familiales locales... Tout ce qu'on a à faire aujourd'hui, c'est de rester planté chez nous pour pouvoir éviter la propagation de ce virus et attendre désespérément la fameuse solution de ce virus qui est : "Le remède".
En outre, ce qui m'inquiète beaucoup plus pour ce virus, c’est l'Afrique, là où la population est encore beaucoup sociable, vu le fait qu'ils mangent encore sur une même assiette, partagent le même gobelet d'eau lors du dîner, le transport en commun, un minibus sensé placer 4 passagers par rangée, on y trouve 5 voire même 6 par rangée... tout cela pour vous montrer à quel point ce virus pourrait faire encore de milliers de morts ou même des millions s'il arrive à s'y installer fortement un jour.
Par conséquent, aujourd'hui la majorité des villes touchées par cette pandémie vivent dans un confinement total. Alors, la plus grande question que je me demande, "c'est si la population africaine va vraiment réussir à faire comme ailleurs dans le monde où presque tout a fermé à cause de "COVID-19". Toujours sans réponse.
Parlons du Burundi, mon pays d'origine, 90% de la population vit de l'agriculture. Elle vit du jour au jour, tu passes une journée sans travailler, c'est fort probable que demain tu ne mangeras pas, et même encore plus difficile de payer le loyer à la fin du mois.
Ainsi donc, qu'est-ce qui va se passer quand les gens vont être obligés de rester chez eux, de ne pas sortir pour aller chercher un travail, de quoi manger.... Tout ce que je sais ce que la vie va être tellement plus dure qu’elle l’est déjà.
Enfin, malgré tout ce qu'on vit déjà dans le monde, tout ce qu'on se demande, on doit toujours garder le calme et l'espoir que demain tout ira bien, que les spécialistes finiront par trouver un remède et la vie reviendra à la normale. De toute façon, "l'espoir fait vivre", car “Même sans espoir, la lutte est encore un espoir.” Restons unis et solidaires.
​
Imani Ndayishimiye
​
​
© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020