NOUS EN SOMMES ARRIVÉS LÀ
Sara Martinez
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Je suis argentine. 18 ans dans mon pays natal et 46 ans au Canada. Je vis seul à Montréal et j’ai un fils âgé de 28 ans.
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Je suis travailleuse autonome, en semi-retraite de coiffeuse et je suis formatrice depuis 1983. Mon salon de coiffure est fermé pendant la pandémie.
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J’en profite pour faire du gros ménage dans la maison, des recherches sur les pandémies dans le monde passé, des lectures pour comprendre ce que nous vivons en ce moment. Je dialogue avec de gens préoccupés par cette catastrophe mondiale. Je me suis réfugiée dans le tricot pour mieux réfléchir.
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Je parle avec ma famille de ce qui nous affecte en ce moment. Nous sommes chacun dans notre maison, le cellulaire dans la main et nous nous donnons des encouragements de part et d’autre.
Le 9 avril 2020,
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Étrangement je me suis toujours demandé pourquoi, nous les Nord-Américains vivions toujours dans une boite d’abondance, insatisfaits de notre vie de tous les jours. Sans compter la chance d’avoir une protection «royale» dont, souvent on la critique de ne pas assez donner…
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Et nous critiquons toujours notre gouvernement.
Très souvent je me suis demandé où allons-nous avec tant d’insatisfaction, égoïsme et même adoration de notre moi. Et non pas juste ici… Mais partout sur le continent ou règnent l’abondance, la surconsommation… et l’insatisfaction personnelle.
Lorsqu’on se trouve à regarder via un écran à travers le monde, on peut voir les autres …les oubliés… les indésirables. Ceux qu’on vend, ceux qu’on use, soit pour le plaisir, soit pour le besoin, ceux qu’on décapite, ou qu’on démembre, ou ceux dont les flammes fondent leurs chairs jusqu’aux cendres… ceux qu’on enterre vivants...
Souvent je me suis dit : Seigneur, aie pitié pour notre monde ici…
Comment est-ce possible tant d’indifférence dans ce même monde…
Sommes-nous dans une boite de cristal ?…
Pourquoi nous ne voulons pas voir la réalité ?…
C’est bien la télé qui nous amène la vue d’autres terres, d’autres continents, «ces maudits-espions», qui montre entre autres les atrocités de que nous ne regardons pas un instant…Car cela fait du mal de regarder…
Internet qui émet des images de partout… Mais non, cela fait du mal de regarder...
«Eux» sont les autres… Et nous n’avons rien à faire avec eux… Changeons de page svp…
Et voilà que la terre vient de parler à l’intelligence de l’homme… Oui, elle a dit : vous allez tous avoir le même sort mes amis, les riches et les pauvres, vous les hommes qui vous croyez Superior à moi ! Moi qui vous ai donné la chance de procréer, d’inventer et j’ai à tort pensé que vous étiez là pour vous aider, fraterniser et vous aimer…
Vous avez créé avec mes outils l’inimaginable et vous aviez pensé que j’étais à tort aveugle, sourd et dépourvu de sentiments… Moi qui vous ai créé entièrement… réfléchissez. Désormais, je n’ai pas peur de vous. Jadis, vous avez réveillé «mon instinct animal» dont j’ai dû mettre un tout ti peu dans votre sang pour vous donner la force de vous défendre si nécessaire…
Cet instinct animal que doucement vous avez chéri et garni, naguère, pour vous détruire . Lentement mais sûrement avec ces «choses» atroces que vous appelez dans le monde moderne «virus»…
Mais moi, en ce moment, je me dois de revenir et avec toutes mes forces.
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Vous devez comprendre que vous avez «échoué » entièrement, c’est moi qui vous ai créé. Dorénavant ce moi qui va devoir vous faire comprendre que vous êtes allés sans doute trop loin…
Vraisemblablement beaucoup d’entre vous vont mourir de la même façon… car vous vous détestez les uns les autres… et vous êtes en train de me détruire… Sauf que vous oubliez que c'est moi la «mère terre», celle qui vous a créés.
Vous avez mérité ce que vous avez semé.
Certes… Beaucoup d’entre nous sommes terrorisés en ce moment...
D’autres n’ont rien compris et n’ont pas vu encore de quoi je suis capable.
Quel désastre… mais quelle horreur…
Qui aura la grâce de vivre…
Qui partira sans aviser sa famille…
Qui sera mis dans la fosse commune...
Qui qui qui...
Mère terre aie pitié de nous.
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Sara Martinez
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© Mosaïque - Jean-Pierre Coiffey 2020
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